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Madagascar Arfagate une gifle claquante pour l’actuel Président candidat à sa propre succession Madagascar Matin du 16 mars 2018

L’affaire Houcine Arfa, désormais baptisée « Arfagate »,  ce mercenaire franco-algérien en cavale en France après s’être évadé de la prison malagasy, est plutôt à deux vitesses. Actuellement, l’ex-formateur de la garde présidentielle Hvm, a eu mailles à partir, d’abord avec la Justice malagasy, qui le poursuit pour diffamation envers la personne de sa ministre, Elise Alexandrine Rasolo. Puis, l’affaire est surtout en étroite relation avec une autre : la  condamnation du fugitif pour affaire de kidnapping et extorsion. Cette fois, le plaignant, c’est Vonjy Randriamaromanana, un dirigeant d’entreprise d’audiovisuelle de la place. C’est pour comprendre l’imbroglio total qui caractérise l’Arfagate…

Mais avant toute chose, l’on ne peut s’empêcher de poser cette question : les hauts responsables de ce pays avaient-ils fait le plus mauvais choix en confiant des missions aussi délicates au Franco-algérien ? le récent procès en appel du concerné du 9 mars dernier, confirme ce choix hasardeux et non mesuré du locataire d’Iavoloha pour s’acoquiner avec la personne d’Houcine Arfa. Car en passant, le vrai problème de ce pays, ce n’est pas uniquement Houcine. Il y a surtout tous ces autres conseillers qui collent le Président aux fesses, mais dont  le concerné n’ose jamais toucher à un seul de leur cheveu. Si certains de ces personnalités provoquent, agissent avec témérité pour fouler systématiquement au pied la règle de la démocratie au pays, d’autres préfèrent ou feignent plutôt de se tapis dans l’ombre de leur protecteur, qu’est l’actuel Chef de l’Etat candidat à sa propre succession. Pour cette deuxième catégorie de conseillers, le principal souci est de chercher à agir plus discrètement mais sournoisement pour sauvegarder leurs intérêts personnels plus que jamais florissants. Des sources à recouper parlent de contrats juteux que certains d’entre eux auraient passés (en coulisse), avec des partenaires économiques étrangers dans le domaine de l’énergie ! Mais pour les uns ou pour les autres, même dénominateur commun :le fiasco total avec des ravages socioéconomiques occasionnés à l’échelle du pays.

Houcine, ce conseiller collant ou opportuniste ?

Mais revenons à nos moutons, considéré depuis longtemps comme l’homme de confiance du numéro Un de l’Etat, l’aventurier franco-algérien a toutefois montré son vrai visage lorsqu’il est question de traiter une affaire. Il s’est alors comporte comme le pire des bandits envers son partenaire commercial local et les parents de celui-ci, du moins selon les explications du plaignant. Il existe des preuves matérielles et sonores montrant tous les agissements du barbouze étranger.

L’opérateur économique pointe donc du doigt Houcine d’être derrière les séquestrations de ses parents dans le but de le rançonner ! Mais l’étranger avait agi à la tête d’une véritable équipe, incluant une parlementaire, un avocat et un officier au sein des forces de l’ordre. En effet, des scènes montrant des gestes et faits, sinon certaines conversations de l’étranger, ont été enregistrées ! Lors de l’audience du 9 mars dernier, les victimes et leur avocat ont alors voulu simplement confirmer leur requête auprès du juge : exiger du Franco-algérien des dommage s’élevant à plus de 200 millions d’ariary, ainsi que la confirmation de la peine de 3ans de réclusion pour le fugitif. Ils n’étaient pas d’accord sur le montant de 10 millions d’ariary de dommages fixe par le tribunal, d’où leur décision de faire appel. Mais la Justice malagasy ne prononcera sa sentence que le 13 avril prochain.

Revoyons le contrat liant au début Vonjy R. et Houcine. Il tourna autour de l’équipement en matériel électronique « bi-tech » de surveillance du palais présidentiel sis dans l’Atsimondrano. Mais une fois que le fournisseur l’avait donc rempli, Houcine lui aurait fait faux bond :il retourné contre Vonjy R. en prenant ses parents en otages. Du coup, ce dernier a dû céder son entreprise pour obtenir leur libération. Mais il n’a pas croisé les bras et a porté plainte.

Qui l’ont donc aidé à prendre la fuite ?

Cette plainte a alors débouché sur l’arrestation d’Houcine Arfa, et ce, après que les autorités l’eurent recherché plusieurs fois avant de le coincer finalement. Et on connaît la suite, il eut son incarcération provisoire à la maison de force à Tsiafahy, puis son transfert de façon non élucidée à Antanimora, et finalement son évasion (supposée) en France !

Depuis lors, le deuxième épisode de l’affaire a éclaté et n’a plus cessé de défrayer la chronique : l’évadé semble avoir calculé et longtemps préparé son coup pour passer à la contre-offensive. La conséquence fut désastreuse car elle a failli empoisonner les relations diplomatiques entre la France et Madagascar.

Car dès qu’il a mis les pieds en terre française, le fuyard n’a plus cessé de nourrir par voie médiatique interposée le lourd soupçon porté sur des responsables des deux centres de détention du pays, notamment celui de Tsiafahy. Il n’a pas épargné non plus la ministre de la Justice laquelle il a cité publiquement. Une accusation que madame la ministre n’a jamais digérée. Pour laver ce qu’elle considéra comme un affront, elle a alors porté plainte à son tour contre Houcine pour diffamation. Pour l’opinion, les arguments d’Houcine pour expliquer les scénarios de son transfert de Tsiafahy à Antanimora, et sa fuite du pays, sont pourtant loin de convaincre.

Il a fallu qu’un haut responsable du bureau de juridiction et de l’administration pénitentiaire du pays, ait fourni ses versions  pour compromettre celles d’Houcine. Ce responsable a officiellemebt mis en cause un magistrat d’Anosy et deux agents pénitentiaires comme ayant été les principaux artisans de son évasion. Mais le concerné garde intacte tous ses griefs envers la Justice malagasy. Puisqu’il est désormais hors de portée de celle-ci (du moins physiquement), et malgré ce mandat d’arrêt, le mercenaire s’amuse à déployer ses artilleries argumentaires pour chercher à enfoncer un peu plus encore ces personnalités judiciaires du pays.

Cependant, la récente volonté des Justices française (Parquet de Paris) et malagasy pour s’entraider à trouver la lumière, semble du coup lui couper l’herbe sous les pieds. Chacun de leur côté, les ministres concernés des deux pays ont promis de régler son compte à l’ennemi commun qu’est Houcine, balayant ainsi d’un coup la mise en cause des membres de l’autorité judiciaire malagasy. Dites donc, avec quel genre de personne le Président candidat à sa propre succession a-t-il voulu confier le destin de son pays ?