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De nouvelles arrestations sont en vue dans le cadre de la lutte contre la corruption à Madagascar – Expressmada du 26 février 2019

Le ministre de la Justice a été affirmatif. Après le transitaire Mbola Rajaonah, d’autres arrestations sont à suivre dans le cadre de la lutte contre la corruption.

D’autres suivront. Ce sont les mots de Jacques Randrianasolo, ministre de la Justice, s’agissant des arrestations et poursuites judiciaires inhérentes à la lutte contre la corruption. Des mots prononcés en marge de la cérémonie d’installation de Solofohery Razaf1ndrakoto, chef du ministère public de 2nd degré du Pôle anti-corruption (PAC), aux 67ha, hier.

Interviewé par  la  presse, à  l’issue  de  l’événement  d’hier,  le garde  des sceaux  a  évoqué l’affaire Mbola Rajaonah. Arrêté le 13 février, le transitaire a été placé  en  détention préventive à la maison de force de Tsiafahy, à l’issue de sa comparution devant le PAC, le lendemain. « Blanchiment d’argent et fraude fiscale », sont, notamment, les  charges retenues contre lui.

«Nous  connaissons  tous  son  histoire.  Nous  savons  ce  qu’il  a  fait,  les  infractions  à   la  loi qu’il a commises », affirme le ministre de la Justice. Le membre du gouvernement ajoute, du reste, «il ne sera pas le seul. D’autres suivront. Il est le premier, mais plusieurs autres vont le suivre. Je vous garantis que nous allons engager des poursuites contre tous ceux qui ont bénéficié de l’impunité dans ce pays ».

À entendre le ministre Randrianasolo, il est probable que des arrestations d’autres visages politiques, administratifs, ou économiques connus soient à prévoir. Suivant la ligne de «la tolérance zéro », contre les actes de corruption et malversations financières affirmés par Andry Rajoelina, président de la République, en conseil des ministres la semaine dernière, le garde des sceaux a aff1rmé son intransigeance et la détermination de la Justice à  sévir, hier.

Règlement de compte?

Face aux journalistes, le chef du ministère public de 2nd degré du PAC a affirmé, «nous au sein du Pôle anti-corruption appliquons la politique de la tolérance zéro contre les corrupteurs ». Solofohery Razafindrakoto ajoute que le parquet de cette instance judiciaire compte «réclamer des sanctions sévères», contre les personnes accusées de corruption et de délits similaires.

Le PAC est chargé de l’instruction et du jugement des cas de corruption et infractions financières comme le détournement de deniers publics. Au regard des événements récents, et des bruits qui circulent, les éventuelles poursuites ne semblent concerner, pour l’heure, que des f1gures du précédent pouvoir.

La crainte que la volonté aff1rmée de lutter contre la corruption et les malversations et les actions qui s’ensuivent, ne deviennent un moyen de « règlement de comptes politique », commence à  être évoqué.

«S’il y a eu des malversations, l’État a tout à fait le droit de faire des investigations et de sanctionner. Il ne faudrait, toutefois, pas baigner dans une logique de règlement de comptes politique. (…) Nous sommes encore, dans une conjoncture fragile. Il faut éviter que les observateurs aient des doutes sur une éventuelle confusion entre la lutte contre l’impunité et l’acharnement politique », a réagi sur le sujet, Rivo Rakotovao, président du Sénat, dans une interview publiée, samedi.

Questionné sur le risque que les poursuites judiciaires ne virent à des revanches politiques, le ministre Jacques Randrianasolo défend, «nous n’engageons pas des poursuites pour des raisons politiques, mais concernant des infractions à la loi. Ces magistrats [ceux du PAC] ne sont pas dupes. Ils ont prêté serment de faire leur travail dans le strict respect de la loi, de manière impartiale et impersonnelle ».

Comme l’a indiqué le garde des sceaux, la corruption est un fléau qui ronge la société et plombe le développement du pays. Faire de la guerre contre la corruption une des priorités de la politique de gouvernance est incontournable, étant donné les dégâts qu’elle cause. Agir pour appréhender et traduire les auteurs de corruption et des malversations financières est, également, une bonne chose. Seulement, il s’agit, aussi, de sévir contre tous les délinquants, sans distinction, de quelque nature que ce soit.

Garry Fabrice Ranaivoson