Suspicion de corruption à l’ENMG les magistrats exigent une enquête la vérité du 22 février 2018

Les soupçons de corruption dans le cadre du concours d’entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature et des greffes pour la session 2018 continuent de faire des vagues. Hier, ce fut au tour du Syndicat des Magistrats de Madagascar de fairepart de ses préoccupations par rapport à la fiabilité et la crédibilité de l’organisation dudit concours. « La Magistrature malagasy se veut être un corps d’élite dans l’administration publique. (…) Pour être digne de confiance, le magistrat doit avoir une bonne moralité dès son recrutement qui se fait généralement par concours national. Il va de soi donc que l’organisation de ce concours soit la plus parfaite possible », souligne le Smm. Le syndicat ne manque pas de rappeler la signature d’une convention qui rassemble l’Enmg, le Ministère de la Justice, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) et le ministère de la Fonction Publique en de la transparence des concours.

Sur cette lancée, le syndicat emboite le pas à la Commission nationale indépendante des droits de l’homme en demandant l’annulation des épreuves. Le Smm réclame aussi la dissolution de l’équipe d’organisation du concours ainsi que l’ouverture d’une enquête à l’interne et que les investigations menées par le Bianco ne soient entravées par des interventions en haut lieu. A l’issue d’une telle enquête, des têtes devraient normalement tomber.

La nomination du Daf abrogée

Rappelons que la Cnidh s’est déjà exprimée sur le sujet en se disant également préoccupée par la situation. La commission avait particulièrement rappelé que la méfiance envers les magistrats constitue la principale motivation des actes de vindicte populaire. La Cnidh avait également affirmé son soutien aux efforts du Bureau Indépendant Anti-corruption pour combattre les pratiques de corruption à l’entrée des grandes écoles de formation de fonctionnaires, et plus particulièrement au concours d’entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes. La Commission a ouvertement demandé que la session soit annulée si les suspicions de corruption sont avérées, et que les responsables, y compris les personnalités qui seront rendues coupables de pression pour l’admission des candidats, soient sanctionnés, et les sanctions rendues publiques.

La Cnidh avait aussi interpellé le ministère de la justice ainsi que l’ensemble des responsables étatiques et les simples citoyens. En guise de réaction, la ministre de la justice, Elyse Rasolo, a limogé hier en conseil des ministres le directeur Administratif et financier et de la programmation budgétaire de l’école nationale de la magistrature et des greffes. Celui-ci dont la perquisition du domicile, demandée par le Bianco, aurait été stoppée nette par une décision venant en haut lieu. Ce limogeage signifie-t-il que la corruption s’est avérée au concours d’entrée à la magistrature ? Si tel est le cas, espérons que les mesures répressives ne se limitent pas à la mise en écart de ce hau responsable, considéré jusqu’à présent comme un bouc émissaire. Par contre, d’autres sources affirment que le concerné a plutôt démissionné, et ce depuis lundi, mais ce serait seulement hier que sa nomination a été abrogée.

Recuellis pas

S.R