Parmi les personnes qui font actuellement l’objet d’une plainte déposée par Houcine Arfa devant le tribunal de Grande Instance de Paris, figure Vonjy Randriamaromanana qui est sorti de l’ombre en confiant sa version des faits dans le quotidien «L’Express de Madagascar».
Ainsi, Me Harinirina Raveloson, avocat-conseil de la famille Randriamaromanana: «Houcine Arfa aurait sollicité la collaboration de Vonjy Randriamaromanana pour fournir des équipements de surveillance électronique pour les palais d’Ambohitsorohitra et Iavoloha». Puis, «ultérieurement la mission d’Houcine Arfa aurait changé et Vonjy Randriamaromanana aurait refusé de le suivre dans ses nouvelles attributions». Nul ne sait en quoi consistaient ces attributions, le conditionnel du journaliste, Andry Rialintsalama, est alors de rigueur. Plus étrange encore, Houcine Arfa «aurait commencé à lui présenter des factures salées valant plusieurs millions de dollars, pour lui mettre la pression». Ainsi, Vonjy «a du se cacher pour se défaire de toute cette pression». J’espère pour lui qu’il a gardé ces factures «salées» avec la signature authentifiée d’Houcine Arfa alors.
Là où c’est plus corsé, c’est lorsque la narration indique qu’«Houcine Arfa, muni de convocation en blanc et accompagné par des éléments des forces de l’ordre, aurait menacé d’emmener la mère de Vonjy Randriamaromanana pour le débusquer». Et c’est bien là l’objet de la plainte de la famille Randriamaromanana devant la justice malgache contre Houcine Arfa: extorsion de fonds et tentative de kidnapping. Mais je vous demanderai de vous faire votre propre idée, après que je vous aurai fait découvrir qui est réellement Vonjy Randriamaromanana. En passant, on ne sait plus qui ment, du journaliste ou de l’avocat-conseil. En effet, dans l’article paru dans l’Express de Madagascar, le 10 février 2018, il est écrit que«Houcine Arfa et son avocat n’ont pas comparu hier au tribunal».Pour le premier, il est en France, mais pour le second, c’est un mensonge car Me Rajaonarison Santanavalona était bel et bien présent à Anosy, le 9 février. Et c’est lui qui a demandé -et obtenu- un renvoi de l’affaire au 9 mars 2018. Qui veut-on tromper ici? Qui est Vonjy Randriamaromanana?
Son nom entier est Vonjy Todisoa Randriamaromanana. Son cursus, sans être vraiment impressionnant, impressionne car ses titres sont déclinés en anglais. A partir de 2014, année d’accession du filoha Hery au pouvoir, Vonjy Todisoa est, jusqu’à nos jours, «Chairman Board of Directors» de la société CMPIA (Ceke Madagascar Private Investment Agency) dont le siège social est à Antananarivo. A partir du mois de mars 2016 à nos jours, il est CEO («Chief Executive Officer») d’une entreprise dénommée BIZNA. MG Ltd basée à Dubaï. Oui. Un mois après, en avril 2016 donc, VonjyTodisoa devient le gérant de l’entreprise MOFOGASY basée à Antananarivo. Ce, jusqu’à aujourd’hui. Depuis novembre 2016, il est le CEO de l’entreprise TRUTHLIONS FILMS Inc. basée dans le centre de Singapour. Enfin, depuis décembre 2016, il est CEO de l’entreprise ETRENAL STREAM HOLDINGS Inc. basée à Dubaï. Lien de ces sociétés à l’étranger: elles sont toutes domiciliées dans des paradis fiscaux. Mais sont-elles réelles, c’est-à-dire fonctionnent-elles ou il ne s’agit que des enseignes sans rien derrière?
En tout cas, il semble que l’homme a plus d’une corde à son arc de créateur de sociétés: aller de l’informatique à l’industrie du film en passant les beignets bien malagasy, il faut le faire! Mais tout compte fait, et à bien y voir, il n’est qu’un sous-fifre, un prête-nom, un paravent d’opérations plus ou moins louches et secrètes les unes que les autres. Pour l’heure, qu’est-ce que cela donne, en pratique pour le Vonjy Todisoa?
En septembre 2014, dans le cadre de la mise en place de latélévision numérique terrestre (TNT) à Madagascar, il se révèle être le directeur de la société CMPIA donc, censée travailler avec des investisseurs chinois. A cette époque, à l’hôtel Ibis d’Ankorondrano, notre Vonjy Randriamaromanana avait déclaré: «dans ce projet, la société allouera 154,2 millions USD et l’Etat Malagasy disposera de plus de 51% du capital, une fois le nouveau système mis en place».Depuis, plus personne n’a entendu parler de cette société CMPIA et le projet TNT est ce qu’il est: bancal, incompris et de moindre envergure par rapport aux belles déclarations présidentielles à Nosy Be, lors du lancement officiel. Plus encore, des arnaques de transcodeurs jaillissent ici et là. Mais il y a eu aussi une histoire de détournement de centaines de millions de dollars apportés par les Chinois…
En février 2015, Vonjy Todisoa réapparaît en tant que Directeur général d’Urban Tv (UTV) qui ne fera pas long feu. Étant donné que tous les professionnels comme Naina Rabearivony ou encore Randy Donny ont quitté ce navire pourri lorsqu’ils ont su que cette chaine avait été créée en vue des élections municipales et que Jaobarison Randrianarivony, fondateur et propriétaire de l’agence «Média Consulting», mais surtout conseiller spécial à Iavoloha, représentait les intérêts financiers de la famille Rajaonarimampianina au sein de cette UTV. Au final, Vonjy Todisoa a aussi quitté la barre. Un fait à relever, en passant: Vonjy Todisoa Randriamaromanana était le P-Dg de la société «Vue Madagascar», alors propriétaire de la licence d’exploitation de la station UTV, mort-née donc.
Mais qu’est-ce que ce jeune homme a dans la tête? Sachez que, s’il existe bien un «Film Lions award», TRUTHLIONS FILMS Inc. basée dans le centre de Singapour n’existe pas. Il en est de même pour ETRENAL STREAM HOLDINGS Inc. basée à Dubaï. Et même ETERNAL STREAM HOLDINGS. Encore moins BIZNA.MG OFFSHORE, toujours à Dubaï pour faire sensation. Nous avons des correspondants sur place et ces enseignes ne correspondent à rien du tout. Quant à «Vue Madagascar», c’est sûrement une vue d’esprit car cette société est invisible partout.
Ainsi, Vonjy Todisoa Randriamaromanana n’est qu’un escroc minable du même genre de ceux qui pullulent actuellement sur les réseaux sociaux, place de choix virtuel pour appâter les gogos et les simples d’esprit. Justement, en parlant de réseaux sociaux, il possède son profile sur facebook. Que peut-on y lire? Qu’il a fait des études à l’Australian Film Television and Radio School (AFTRS); qu’il a fait des études cinématographiques à l’université d’Honolulu à Hawaï; qu’il est producteur de film en Nouvelle-Zélande. Pas mal. Et à quel momen et a-t-il habité à Christchurch, ville sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Il doit donc en connaître un bout sur le «Haka»(cri de guerre) des All Blacks néo-zélandais alors. Voilà pour vous prouver qu’on peut écrire tout ce qu’on veut sur facebook pour se donner un quelconque avantage. Mais, hélas, on saura que dans la vraie vie, il est un très mauvais acteur se posant en victime. Un rôle de trop, une simple silhouette au milieu de stars malgaches de la corruption au plus haut niveau. Un menu fretin qui a joué au grand gredin mais qui paiera pour les autres lorsque viendront les «moments difficiles».
En fait, Vonjy Todisoa Randriamaromanana profite tout simplement de son accointance avec certains conseillers spéciaux du président de la république pour faire des «affaires» («Bizna»). Comme tant d’autres, hélas, avec, comme passe-partout magique, le mot Hvm qui délie jusqu’aux bourses publiques…. Mais lorsque ces conseillers vont le lâcher, il n’y aura que deux choix: fuir comme Gérard Ramangasoavina (celui qui a grugé 3.600 malgaches avec sa société «Tany Gasy», mais qui a réussi à quitter le pays en payant un gros pot-de-vin partout), ou bien atterrir directement à la prison de Tsiafahy.
Car, sûrement, Vonjy Todisoa Randriamaromanana ne le sait pas: les murs ont des oreilles et parfois des mains… Sa plainte contre Houcine Arfa entre dans sa démarche d’arnaqueur tablant sur la «perméabilité» de la justice malgache. Pour ne pas dire plus…. Et s’il compte aussi porter plainte contre moi, il devra vraiment y réfléchir à deux fois. Est-il vraiment le millionnaire qu’il prétend être et comment l’est-il devenu dans ce cas? De toute façon, ici à Madagascar ou ailleurs, un document très explosif pour lui et ses protecteurs sera publié. Bientôt… Il faut, tôt ou tard, les gars, être responsables de vos actes et en payer le prix. En ce qui concerne Michel Randriamaromanana, illustre inconnu mais père (une faute de frappe dans « La Gazette » a donné « frère ») de Vonjy, il est comme on dit en malgache: un «kofehy manara-panjaitra» (littéralement: le fil qui suit l’aiguille). Un simple complice par obligation familiale.
Jeannot Ramambazafy – Article publié également dans « La Gazette de la Grande île » du samedi 17 février 2018
http://www.madagate.org/politique-madagascar/dossier/6688-affaire-houcine-arfa-qui-est-ce-vonjy-randriamaromanana.html