Houcine Arfa et son avocat n’ont pas comparu hier au Tribunal. À travers le renvoi ferme, l’affaire doit être jugée le 9 mars en présence ou non des concernés
Abrégé. Les chasseurs d’informations sont rentrés avec de maigres résultats hier à Anosy. Espérant s’enquérir de détails croustillants des plaidoiries des deux parties, le procès du franco-algérien Houcine ArfaYeres contre Michel et Vonjy Randriamaromanana a été écourté.
Appelé trois fois par la présidente, l’avocat de l’évadé ne s’est pas manifesté. Ainsi, le juge a décidé de prononcer le renvoi ferme pour le 9 mars 2018. « HoucineArfa a demandé un appel contre le jugement qui le condamne à trois ans d’emprisonnement. Comme il n’est pas présent et que son conseil a déposé une lettre pour demande de renvoi, le procès est ajourné », a expliqué Maître Harinirina Raveloson, conseiller de la famille Randriamaromanana.
L’affaire jugée hier est la suite de la plainte de Vonjy et Michel Randriamaromanana contre Houcine ArfaYeres pour tentative de kidnapping et extorsion de fonds. Selon l’avocat des Randriamaromanana, en tant que « conseiller en sécurité » auprès de la Présidence, Houcine Arfa aurait sollicité la collaboration de Vonjy Randriamaromanana pour fournir des équipements de surveillance électronique pour les palais d’Ambohitsorohitra et Iavoloha. Plus tard, la mission d’Houcine Arfa aurait changé et Vonjy Randriamaromanana aurait refusé de le suivre dans ses nouvelles attributions. Ainsi, le franco algérien aurait commencé à lui présenter des factures salées valant plusieurs millions de dollars pour lui mettre la pression. Vonjy aurait dû se cacher pour se défaire de toute cette pression.
Suite et fin
Houcine Arfa, muni de convocation en blanc et accompagné par des éléments des forces de l’ordre, aurait menacé d’emmener la mère de Vonjy Randriamaromanana pour le débusquer.
Les Randriamaromanana ont ainsi déposé une plainte contre Houcine Arfa, et pendant son arrestation, d’autres charges se sont ajoutées à son endroit. Lors de son arrestation le 20 juin, des équipements de sniper, 25 500 euros et 215 millions d’ariary ont été découverts à son domicile à Ambolokandrina. Le procès d’hier concerne donc l’extorsion de fonds et la tentative de kidnapping. Suite à son évasion le 28 décembre 2017, Houcine Arfa, par ses multiples sorties médiatiques, a réussi à décrédibiliser tout le système judiciaire malgache.
Déclarant avoir soudoyé le ministre de la Justice, son directeur de cabinet, la procureure de la République par le truchement du chef de la brigade criminelle, les propos d’Houcine Arfa ont trouvé dans l’opinion publique un terrain très favorable pour déstabiliser la Justice malgache. La suite de l’avis de recherche lancé contre lui est attendue, ainsi que les instructions de la Justice française pour tirer cette affaire au clair. Au niveau national, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) affirme avoir déjà auditionné une dizaine de personnes. Saisi par le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) apportera également sa version.
La date du 9 mars sera donc décisive pour les Randriamaromanana. « Le renvoi ferme signifie que l’appel doit avoir lieu, même si Houcine Arfa et/ou son conseil sont absents », conclut maître Harinirina Raveloson.
Andry Rialintsalama
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